Un acte manqué !

Publié le par Raymond DULONG

La démocratie participative s’était enracinée dans le 20e et avait servi d’exemple à Paris depuis 1995. Pourtant dans l’entourage de la Maire du 20e on ne cachait pas l’intention de faire table rase. Sous prétexte de renouvellement, on cherchait la martingale qui permettrait de démanteler le dispositif. Quelques esprits déliés crurent, un temps, l’avoir trouvé : on allait réaliser une « révolution démocratique » en supprimant les collèges associatif et politique au bénéfice des seuls « tirés au sort » dans les conseils de quartier. Dévitalisés, les Conseils étaient ainsi transformés en « jury citoyens » dans une logique confondant opinion instantanée et opinion organisée : ils deviendraient des organismes ectoplasmiques, dépourvus de la continuité et de l’expérience des acteurs de la démocratie locale. Ce tour de passe-passe était censé résulter d’une consultation fumeuse dont la conséquence fut la mise en hibernation des conseils de quartier et des autres organes de la démocratie participative pendant une longue année. C’était méconnaître l’attachement de l’arrondissement à sa culture et à sa pratique démocratiques. Les premières « remontées » du terrain et l’hostilité résolue d’une majorité d’élus de la municipalité eurent raison de la manœuvre. A la sortie du Conseil d’arrondissement qui venait de confirmer la continuité de la démocratie locale dans le 20e, un élu Vert attribuait cet acte manqué aux « khmers roses » de la municipalité. Une animatrice d’un Conseil de Quartier, plus charitable, évoquait la méconnaissance du fonctionnement des Conseils de Quartier de certaines éminences municipales. Deux constatations qui, au demeurant, ne sont pas exclusives l’une de l’autre.

Publié dans Paris 20e

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